Choix des matériaux pour l’éco-construction

Les matériaux de construction doivent avant tout être solides et durables, et l’éco-construction ne fait pas exception à la règle. Mais ces éco-matériaux affichent en plus un éco-bilan des plus intéressants. Certains de ces matériaux ont également des propriétés thermiques qui contribuent à l’amélioration de la performance thermique de l’ensemble du bâtiment

Construire en bois

Matériau privilégié de l’éco-construction, le bois est aussi le seul matériau naturel qui soit entièrement renouvelable (une forêt demande de 15 à 200 ans selon les essences pour se reconstituer et en Europe, elles sont bien gérées). Autre intérêt environnemental : le bois participe à la lutte contre l’effet de serre en captant du CO² lors de sa croissance. Enfin, c’est un matériau très peu transformé et largement disponible en Europe. Les traitements ont, quant à eux, beaucoup progressé en terme de nocivité. D’un point de vue constructif, la solidité et la durabilité de ce matériau ne sont plus à prouver. En outre, son coefficient de conductivité (de 0,12 à 0,23 W/m.°C) en fait un matériau intéressant du point de vue thermique. Voilà une information à retenir pour ceux qui optent pour la construction bois massif (par empilement ou en panneaux massifs). Pour la construction à ossature il s’agira d’allier le bois de structure à d’autres éléments (isolant notamment). Notons que le bois marie à merveille ses vertus techniques et esthétiques à celles des autres matériaux. Enfin, côté confort, le bois est un régulateur hygrométrique naturel : il a la capacité d’absorber et de restituer l’humidité, ce qui contribue à assure une atmosphère intérieure nettement plus saine.

Construire en terre

La terre peut être utilisée dans le gros œuvre dans sa version crue. Ce matériau ne requière aucune transformation et peu de transport si elle est locale, c’est un matériau sain, utilisé depuis des milliers d’années. Disponible, simple à préparer et malléable, on peut l’utiliser en structure pour les murs des maisons (constructions en pisé) ou en remplissage pour les constructions à colombage ou ossature (mélangée à des fibres). Elle apporte une bonne isolation mais surtout une forte inertie qui amortit les variations de températures avec l’extérieur.
La terre peut également être utilisée sous forme de briques de terre cuite (à des hautes températures, leur seul défaut). Particulièrement solide, durable, isolante, respirante, la terre cuite contribue, de même que la terre crue, à la régulation hygrométrique des maisons. Certaines de ces briques sont particulièrement performantes. Il s’agit des briques alvéolées, comme les Monomur qui sont à la fois porteuses et isolantes. Notons qu’au-delà de 30 cm d’épaisseur, aucune isolation supplémentaire ne sera nécessaire. Sur chantier, ces briques seront posées « à joints minces » une technique qui limite l’utilisation de mortier (30 fois moins qu’une pose traditionnelle maçonnée). Une économie d’eau qui signifie aussi une économie de temps (le chantier sèche plus vite).

Construire en béton cellulaire

S’il n’est pas à proprement parler un matériau « naturel » puisqu’il nécessite un certain nombre de transformations, le béton cellulaire est néanmoins attrayant à plusieurs titres : ses ingrédients naturels, sa fabrication peu gourmande en énergie mais surtout ses performances étonnantes permettant la construction de maisons sobres. Le mélange de base allie chaux vive, ciment, sable siliceux eau. On y ajoute de la poudre d’alumine qui déclenche une réaction chimique produisant des milliers de minuscules bulles d’air, piégées dans la masse. L’air y est donc inerte rendant le matériau particulièrement isolant (coefficient de conductivité thermique de 0,10 W/m.°C). Le béton cellulaire se présente couramment sous la forme de plaques préfabriquées ou de blocs qui, à partir d’une certaine épaisseur (dès 25 cm pour certains matériaux de « nouvelle génération »), offrent une isolation tout à fait satisfaisante. Les derniers produits mis sur le marché offrent aussi une très bonne inertie thermique permettant d’amortir et de retarder considérablement les flux de chaleur entrants en été et sortants en hiver. Un autre point fort d’un point de vue de la construction est la légèreté qui facilite grandement les chantiers. Malgré les apparences, les performances mécaniques n’en sont absolument pas affectées. Ce matériau particulièrement résistant est donc bien adapté à la mise en œuvre de murs porteurs

Construire en pierre

Matériau de tradition, la pierre se fait aujourd’hui de plus en plus rare dans le gros œuvre, sans doute du fait de sa mise en œuvre délicate et son coût élevé. Elle n’en reste pas moins un matériau de structure dont il faut parler, puisqu’on le trouve souvent dans des maisons en rénovation. Précisons tout d’abord qu’il n’y a évidemment pat une seule nature de pierre, mais de nombreuses sortes et de qualité très variable : Certaines roches sont ainsi très dures (ce sont les roches dites primaires) et d’autres le sont moins et seront donc moins appropriées pour la construction d’un bâtiment. Il est par ailleurs important de se renseigner quant à la provenance des pierres pour limiter l’impact environnemental. Côté bilan, son exploitation (les carrières d’extraction, la poussière, le trafic et le bruit qu’elles génèrent) constitue un vrai inconvénient. Dotée d’une bonne inertie, elle est par contre un piètre isolant (coefficient de conductivité thermique aux alentours de 0,55 W/m). En rénovation, l’alliance inertie de la pierre et isolation naturelle donne de bons résultats

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